Spider-Man : Lancement de Spider-Verse
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Coup d'envoi de l'énorme crossover Spider-Verse avec la sortie aujourd'hui du Spider-Man #6 en kiosque.

Nous avions déjà eu l'occasion de vous en parler à l'occasion de la publication des prologues (cf. cet article notamment), eh bien cette fois ça y est, la saga Spider-Verse proprement dite est lancée, et plutôt de belle manière !

Pour ceux qui n'auraient pas suivi, l'event Spider-Verse, qui touchera toutes les séries consacrées au Tisseur (et celles ayant des liens "arachnéens"), est basé en réalité sur deux éléments complémentaires. D'une part la nature même du multivers Marvel, ce qui permet de faire cohabiter des milliers de réalités parallèles en son sein, d'autre part Morlun et sa petite famille, au centre de l'intrigue.

Un petit point concernant ces deux concepts s'impose.
La plupart des héros Marvel que l'on connaît bien vivent leurs aventures sur la Terre 616. Il s'agit du monde Marvel "classique". Mais, cet univers est loin d'être le seul. Ainsi, par exemple, le Spider-Man Ultimate vient, lui, de la Terre 1610. De nombreuses séries et What If ont ainsi abordé, de manière plus ou moins poussée, une quantité de réalités alternatives. Vous pouvez d'ailleurs découvrir quelques-uns des Spider-Men venus d'autres dimensions dans notre dossier consacré aux Costumes de Spider-Man (avec une mise à jour toute fraîche de ce matin).


Morlun, qui joue un rôle central dans l'intrigue qui nous intéresse aujourd'hui et qui s'étalera jusqu'en septembre, fait son apparition lors du run de J.M. Straczynski (cf. ce Marvel Icons). On le retrouvera par la suite dans la saga The Other, rééditée l'année dernière en Deluxe.
Cet adversaire du Tisseur s'avère être aussi dangereux qu'impitoyable. Lui et les siens, appelés les Héritiers, chassent les "totems" arachnéens à travers le multivers afin de s'en nourrir. Or, un seul de ces êtres à l'appétit féroce avait déjà donné du mal à ce pauvre Spidey lors de leurs rencontres (en fait, techniquement, il s'est fait gober un œil et s'est même fait buter, mais il va mieux là). Là, c'est toute la fratrie qui débarque, ce qui va nécessiter la création d'une armée de Spider-Men et Spider-Women, recrutés dans les différents mondes alternatifs.

L'idée de départ est tout bonnement fantastique. Non seulement elle permet de retrouver des tonnes de versions de Spider-Man (pas toutes d'ailleurs incarnées par Peter Parker), mais, comme ces doubles sont évidemment moins importants pour l'éditeur que l'original, il va pour une fois y avoir de la casse, autrement dit de l'Araignée au menu (les premiers Spider-Men sont déjà tombés).
Outre les Amazing Spider-Man #9 et #10, qui contiennent les deux premiers épisodes de Spider-Verse, toutes les autres séries du mensuel sont liées à l'évènement, que ce soit Spider-Man 2099 ou le premier épisode de Spider-Woman.


Alors que la série principale se concentre sur "notre" Peter Parker et fait défiler les incarnations arachnéennes (l'on retrouve Mayday Parker, Anya Corazon ou même l'étrange Spider-Cochon), les autres suivent les pas d'autres groupes de personnages, tous poursuivis par les Héritiers.
Spider-Man 2099 fait équipe avec le Spider-Man à six bras et Lady Spider, une version féminine et steampunk de Spidey. Jessica Drew, elle, doit protéger Silk et reçoit l'aide de la nouvelle Spider-Girl et de Gwen Stacy.
Un bref récit tiré de la mini-série Spider-Verse présente plus en détails Lady May Reilly et son époque.

Autant dire que ce début est enthousiasmant. La menace est bien réelle, les Héritiers constituent des ennemis effrayants et certaines scènes sont même quelque peu dérangeantes (dans le bon sens du terme), notamment lorsque l'on voit les cadavres des Spider-Men traqués, servis dans des assiettes et attendant d'être dévorés.
La zone "sûre", où peuvent se regrouper les Araignées, constitue une bonne trouvaille scénaristique, avec un Spider-Man aux pouvoirs cosmiques astucieusement limités. Notons à ce sujet que Panini a remis ça avec la "Force Énigmatique" au lieu de Force Enigma (cf. cette chronique). Mis à part ce choix maladroit, le reste de la VF est plutôt bon.


C'est donc un excellent début que nous orchestrent ici Dan Slott, Peter David et Dennis Hopeless.
Aux crayons, Giuseppe Camuncoli, Olivier Coipel, Will Sliney ou encore Greg Land nous livrent des planches fort réussies.
Du suspense, un brin d'humour, un fabuleux périple à travers les nombreux mondes du marvelverse et un casting ahurissant, voilà de quoi passer un très bon moment, d'autant que les choix de séries de l'éditeur sont, pour l'instant, parfaitement sensés.

Excellent !



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Un nombre stupéfiant de Spider-Men et Spider-Women.
  • Morlun et les Héritiers.
  • De belles planches.
  • Quelques répliques et situations savoureuses.

  • Panini aurait pu se fendre d'un petit travail rédactionnel supplémentaire pour présenter certains personnages.