Danny et la fin du Monde
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Changement climatique et bestioles féroces sont au menu du jour avec Danny et la fin du Monde.
(spoilers inside)

Dannys Dommedag, en VO, est un film danois sorti en 2014 et qui est actuellement multi-rediffusé sur SyFy. Le pitch de départ était plutôt tentant : deux frères qui ne s'entendent pas du tout doivent faire face à une invasion de redoutables prédateurs carnivores. Les frangins vont devoir improviser et apprendre à compter l'un sur l'autre.
Et le début est d'ailleurs assez sympa, avec une ambiance très travaillée. L'action se déroule dans une banlieue résidentielle de Copenhague, sous une chaleur moite et accablante. De petits détails font monter la tension peu à peu (problèmes électriques, les chiens qui hurlent sans cesse, le comportement étrange du père...).

C'est malheureusement quand les choses sérieuses commencent que le long-métrage se transforme en pétard mouillé.
Le problème principal vient du fait que toutes les scènes, mais absolument toutes, sont ultra-prévisibles. L'écriture et si convenue, si téléphonée, que l'on parvient à deviner les dénouements de toutes les situations, les réactions de tous les personnages ou quel rôle ils vont jouer : le type à la hache et son comportement bizarre, la brute du bahut qui se dégonfle, la love story contrariée avec la jolie blonde, la scène avec la mère à la fin... rien ne surprend jamais. Pour un film SF/épouvante censé tenir en haleine, c'est franchement handicapant.

Ce n'est pas tout. Les créatures elles-mêmes sont ridicules. Pourtant, le réalisateur parvient pendant une grande partie du film à entretenir le suspense et camoufler le côté cheap des effets spéciaux en suggérant la présence des bestioles plutôt qu'en les montrant. L'on voit des ombres fugaces, une patte, une queue, et l'effet produit n'est pas si mal. Par contre, quand l'on voit le machin en entier, avec sa tête de poiscaille et sa collerette rouge, difficile de ne pas en rire.


Toujours dans les défauts, l'on peut déplorer quelques facilités (les personnages tombent toujours, par hasard, sur ce qu'ils ont besoin de trouver) et même un problème de fond assez étrange concernant cette fameuse fin du monde qui est présente dans le titre et évoquée par Danny lui-même.
En fait, il n'est pas très logique qu'il en vienne à faire un constat aussi extrême, aussi rapidement. D'accord il y a une invasion de saloperies qui bouffent les gens, mais ça vient juste d'arriver, les infrastructures ne sont pas détruites, il y a encore l'armée, la police, on ne connaît rien de la résistance des créatures... donc, non, ça n'a rien d'une fin du monde (ce qui sera confirmé par la facilité avec laquelle l'armée, justement, mettra un terme à la menace).

Les personnages sont tous caricaturaux ou ternes. La fameuse brute évoquée plus haut ne représente finalement pas une réelle menace, Rie n'est attirée par Danny que parce que c'est écrit dans le scénario, même le conflit entre les deux frères n'est finalement pas si bien exploité que ça (et se résout d'une manière bisounours là encore parfaitement prévisible et mièvre).
Rajoutons également un doublage médiocre et une traduction parfois peu pertinente ("on est fait comme des rats", dans la bouche d'adolescents actuels, c'est une expression qui passe difficilement, surtout au premier degré), et l'on se retrouve avec un joli gâchis.
Dommage, parce qu'avec une telle situation de départ, et même sans un budget énorme, il y avait moyen de bâtir une histoire plus solide et dérangeante.

À voir au moins une fois, car l'on ne peut pas dire que l'on s'ennuie, mais trop de défauts structurels empêcheront ce film de rester dans les mémoires.  



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • Une atmosphère étrange et tendue plutôt réussie au début.

  • Scènes parfaitement prévisibles.
  • Personnages peu développés.
  • Quelques facilités et incohérences.
  • Des créatures ridicules.
  • Un doublage ne facilitant pas du tout l'immersion.