Superior Spider-Man rencontre Spider-Man 2099
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Le point sur le quatrième volume de Superior Spider-Man, tout juste sorti en librairie dans la collection Marvel Now.

Si le véritable Peter Parker est de nouveau aux commandes dans sa série historique, Amazing Spider-Man, il y a peu, c'était le Dr Octopus qui avait usurpé son identité et jouait les Monte-en-l'air (cf. cette chronique).
Ces épisodes, à l'origine publiés en kiosque, sont réédités par Panini dans des comics cartonnés. Ils se déroulent bien avant l'actuel évènement Spider-Verse mais sont tout de même "connectés", ne serait-ce que par la présence de personnages qui vont tenir un rôle dans la saga.

C'est en effet dans ces épisodes (Superior Spider-Man #17 à #21) que l'on découvre comment le Spider-Man de 2099 atterrit dans notre présent et, surtout, pour quelle raison il se voit obligé d'y rester.
Rappelons que ce Tisseur futuriste a vu le jour il y a une bonne vingtaine d'années et que les premiers épisodes de sa série régulière sont regroupés dans ce Best Of.


Le Spider-Man "supérieur", qui tient ici le premier rôle, se retrouvera également mêlé à la saga Spider-Verse. Pour le moment, il tente de (re)passer son doctorat (Peter n'en possédait pas alors qu'Octopus était, lui, déjà titulaire du précieux diplôme). Non sans mal puisqu'il va être accusé de se plagier lui-même !
C'est également dans cet ouvrage que l'on peut (re)découvrir pourquoi Black Cat en veut autant à Peter. On a vu en effet il y a quelques mois que la jeune fille était prête à tout pour assouvir sa vengeance (cf. Spider-Man vol. 5 #2).

Autre évènement d'importance que l'on découvre ici et qui aura quelques répercussions par la suite : la création des Industries Parker. L'on peut d'ailleurs se questionner sur la pertinence d'une telle idée. Il y a quelques années, sous prétexte de revenir aux soi-disant "fondamentaux" du personnage, Marvel - avec Quesada en tête - avait justifié One More Day, autrement dit une opération très mal menée sur la forme, afin de se débarrasser de Mary Jane. Comme si le personnage de Parker portait le célibat dans son ADN...
Par contre, le faire devenir membre des Avengers ou lui donner accès à une technologie quasiment illimitée, cela n'a guère semblé gêner la Maison des Idées. Or, même si éditorialement Spider-Man constitue la tête de proue de l'éditeur, dans le marvelverse, c'est censé être un héros mineur, aux pouvoirs limités. Pouvoirs (et responsabilités qui vont avec) qui ont un effet en général désastreux sur sa vie sentimentale et professionnelle. Il n'est pas censé sauver le monde tous les deux jours ou devenir un Tony Stark bis. Et si c'est le cas et que les fondamentaux véritables partent avec l'eau des chiottes, on se demande bien pourquoi il était aussi vital de virer cette brave madame Parker.


Maintenant qu'on a gueulé un peu, revenons donc à ce quatrième tome.
La rencontre entre les Spider-Men Superior et 2099 ne brille pas vraiment par son inspiration. Cela fait d'ailleurs un peu penser à la mini-série Timestorm, qui malgré un concept intéressant n'avait pas réussi à aboutir à un récit bien passionnant, ni même toujours compréhensible.
Castagne, paradoxes temporels, rien de bien nouveau. L'OPA sur les laboratoires Horizon n'est pas non plus d'un suspense remarquable, on retrouve un peu là le côté plat des arcs de Dan Slott lorsqu'il est arrivé sur Amazing Spider-Man (cf. le Spider-Man #119, un exemple parmi tant d'autres).

Il faut attendre la deuxième moitié de l'ouvrage pour découvrir les scènes les plus intéressantes, en général liées à la vie privée de Peter/Otto. Il y a même quelques moments savoureux, découlant évidemment de la personnalité d'Octopus, que ce soit lorsqu'il pense à avoir une conversation avec MJ, qu'il trouve trop collante (en même temps, laisser un message tous les 1/4 d'heure, j'avoue, ça peut vite agacer), ou lorsqu'il fait mettre la main au portefeuille à la tantine et son mec du moment. Oui, parce qu'avant, on pouvait la faire crever si on lui disait bonjour trop fort, mais maintenant, elle peut se faire déglinguer par Papy Jameson, tout roule (cf. Spider-Man #123 pour les plus vicieux... ou les complétistes vraiment courageux).


Bref, bien que globalement Superior Spider-Man soit une bonne série, ce tome est loin d'être le meilleur, même s'il recèle quelques pépites et présente des évènements importants pour la suite.

Pour les purs arachnophiles uniquement.



+ Les points positifs - Les points négatifs
  • La personnalité d'Otto.
  • La rencontre avec Black Cat.
  • L'oral du doctorat.

  • Le concept du voyage dans le temps et des paradoxes qu'il entraîne, usé jusqu'à la corde.
  • La rencontre avec le Spider-Man 2099, pas très inspirée.
  • L'aspect technologique, qui offrira par la suite un "héritage" démesuré au vrai Parker.